"Des volcans se réveilleront à nouveau en France", ce chercheur nous explique pourquoi
Sous la France, se niche une couche de lave et elle va à nouveau revenir à la surface.
Il y a 7000 ans, la dernière éruption volcanique française frappait le Puy-de-Dôme. Depuis, la lave n'a plus coulé sur notre territoire métropolitain. Pourtant, les fleuves de feu pourraient à nouveau se frayer un chemin jusqu'à la surface auvergnate, selon les experts qui étudient nos volcans.
Guillaume Boudoire, enseignant-chercheur au Laboratoire Magmas et Volcans (LMV) de Clermont-Ferrand, en est convaincu : "Il y aura très très probablement une réactivation volcanique dans le Massif central", confie-t-il au Journal du Net.
Pourquoi cette certitude, alors que Guillaume Boudoire avoue lui-même qu'il est "très compliqué de faire des prévisions sur l'avenir" ? Simplement parce que l'activité volcanique suit presque systématiquement des cycles. Une phase active, suivie d'une phase d'accalmie. En France métropolitaine, l'activité volcanique n'est donc pas éteinte, mais simplement endormie depuis 7000 ans.

"Il y a eu un gros cycle d'activité il y a à peu près 40 000 ans. Ensuite, il y a eu une pause qui a duré plusieurs milliers d'années. Ça a repris il y a 15 000 ans avant de s'arrêter", ajoute Guillaume Boudoire au Journal du Net.
Quand ces volcans se réveilleront-ils ? "Dans 500, 1000 ou 10 000 ans ? On ne peut le prévoir. Ce serait une sérieuse anomalie si l'activité volcanique ne reprenait pas un jour en Auvergne".
Entre fin 2021 et novembre 2022, une activité sismique exceptionnelle a été enregistrée dans le secteur du Mont-Dore. Plus de 400 microséismes ont été détectés sur une zone très localisée autour du lac Chambon.
Si une activité sismique importante peut être le signe précurseur d'une activité volcanique, Guillaume Boudoire expliquait à la presse locale qu'ici, cette hypothèse a été écartée : "aucune sismicité ascendante (marqueur possible d'une remontée de magma) n'a été observée", peut-on lire dans un entretien du journal La Montagne. Pas de signes non plus de magma à faible profondeur lors de l'analyse des sources et de leurs gaz.
Si un jour les volcans d'Auvergne devaient reprendre leur cycle d'éruption, à quoi ressemblerait ce réveil ? "Le scénario le plus probable serait du magma primitif, stocké dans le manteau, menant à une activité plutôt effusive qu'explosive, avec des coulées de lave", précise Guillaume Boudoire.
Concernant le délai entre les premiers signes et une éventuelle éruption, le chercheur explique que c'est "très variable". En cas de réveil, des signaux pourraient apparaître "des semaines, des mois, voire des années avant une éruption". Heureusement, les scientifiques disposent d'un réseau national comprenant une quinzaine de stations sismiques en Auvergne qui enregistrent en temps réel les secousses, permettant de détecter des signes annonciateurs d'une future éruption.