Atos prépare son avenir avec un plan mêlant rationalisation et IA

Atos prépare son avenir avec un plan mêlant rationalisation et IA La société de services numériques engage un redimensionnement de sa présence internationale et initie de nouveaux projets de collaboration avec des jeunes entreprises spécialisées dans les technologies émergentes.

Après une période prolongée de difficultés financières et organisationnelles, Atos a présenté une feuille de route visant à redéfinir son périmètre d'activité et à intégrer de nouvelles priorités technologiques. Le groupe français entend se recentrer sur des zones géographiques précises et investir dans des domaines comme l'intelligence artificielle et la cybersécurité.

Réduction des activités internationales et réorganisation interne

Au premier trimestre 2025, Atos comptait 74 000 salariés, contre plus de 110 000 trois ans plus tôt. Le groupe prévoit de passer sous la barre des 60 000 employés en 2026, soit une baisse de près de moitié en cinq ans, selon Les Échos. Ce recentrage s'accompagne d'une diminution de sa présence mondiale : l'entreprise, qui opérait dans 70 pays en 2024, prévoit désormais de se concentrer sur six pôles régionaux, dont la France, l'Allemagne et l'Europe de l'Est, le Benelux, les pays nordiques, le Royaume-Uni et l'Amérique du Nord.

Les Échos précise également que les effectifs en France, estimés à environ 10 000 personnes en 2024, ne devraient pas être significativement affectés par ces réductions. Ce repositionnement s'accompagne d'un objectif de réduction des frais généraux et administratifs à 5% du chiffre d'affaires d'ici 2028, contre 7% actuellement.

Le Monde Informatique rapporte que la division Tech Foundations, qui regroupe les activités d'infogérance, d'infrastructure et de réseaux, reprend officiellement le nom d'Atos. Une nouvelle unité "Data et IA" a été intégrée, aux côtés des activités cloud et services cyber, représentant plus de 90% des métiers du groupe. La filiale Eviden conserve de son côté la cybersécurité, les systèmes critiques, la vision par IA et le calcul haute performance.

Priorité à l'IA, à la cybersécurité et réduction de la dette

Atos a annoncé la création d'une branche spécifique dédiée à la data et à l'intelligence artificielle. Cette entité devrait passer de 2 000 à 10 000 collaborateurs d'ici 2028. Philippe Salle, président-directeur général d'Atos depuis début 2025, a précisé lors de la présentation du plan qu'un fonds de 100 millions d'euros serait destiné à investir directement dans des jeunes pousses spécialisées en IA et cybersécurité.

Maaddyness indique que ce fonds complète l'initiative Scaler lancée par Atos en 2020. Le dirigeant, qui a déjà investi 9 millions d'euros de sa fortune personnelle dans des actions du groupe, n'a pas exclu de doubler cette participation.

Le chiffre d'affaires d'Atos est révisé à 8,5 milliards d'euros pour 2025 contre 9,5 milliards anticipés en septembre 2024. Le groupe vise une fourchette comprise entre 9 et 11 milliards d'euros à l'horizon 2028.

Par ailleurs, des discussions sont en cours avec l'Agence des participations de l'État pour une cession partielle de l'activité supercalculateurs (Advanced Computing) pour un montant estimé entre 500 et 625 millions d'euros. La vente des systèmes de commandement des forces armées, un temps envisagée, est pour l'instant suspendue.

De plus, le groupe n'envisage ni versement de dividendes ni rachat d'actions avant 2028.