Crédit immobilier : la reprise se confirme malgré des taux encore hésitants

Crédit immobilier : la reprise se confirme malgré des taux encore hésitants Les banques françaises ont relancé leur offre au bénéfice des emprunteurs, notamment grâce à l'élargissement du prêt à taux zéro et à la modération progressive du coût des emprunts.

Après une période de recul marquée en 2024, la production de crédits immobiliers en France repart à la hausse. Si la tendance est confirmée depuis le début de l'année, le mouvement reste modéré et conditionné à l'évolution des taux, qui amorcent un ralentissement de leur baisse.

Un redémarrage mesuré du crédit immobilier

En mars 2025, la production de crédits immobiliers hors renégociations a atteint 12 milliards d'euros selon la Banque de France, un niveau qui n'avait plus été observé depuis mai 2023. Ce montant marque une hausse notable par rapport aux 7 milliards d'euros de mars 2024. Depuis le début de l'année, la progression est constante : 9,9 milliards d'euros en janvier, puis 10,8 milliards d'euros en février. La Banque de France précise que ce montant reste toutefois en retrait de 25% par rapport aux moyennes enregistrées entre 2016 et 2019.

Cette reprise s'appuie principalement sur la baisse des taux d'intérêt. L'organisme a relevé un taux moyen de 3,20% en mars 2025 pour les opérations hors renégociations, contre 3,27% en février. Pour les crédits supérieurs à 23 ans, le taux moyen tous frais compris s'établit à 3,98%. Le coût d'un prêt de 100 000 euros sur 20 ans reste ainsi évalué à environ 45 000 euros selon les calculs publiés par la Banque de France.

Le recul des taux a cependant marqué le pas au mois d'avril. L'Observatoire Crédit Logement-CSA, relayé par Les Echos, indique que le taux moyen est passé à 3,07%, soit une baisse de seulement 2 points de base par rapport au mois précédent, alors que la diminution avait été de 7 points par mois lors du premier trimestre. Ce ralentissement s'explique notamment par les tensions sur les marchés obligataires et une conjoncture économique mondiale instable.

La situation reste contrastée selon les établissements. D'après Caroline Arnould, directrice générale du courtier Cafpi, certaines banques ont légèrement relevé leurs taux en avril, une première depuis plus d'un an, en réaction à l'incertitude des marchés financiers américains.

Le soutien aux primo-accédants et le rôle du PTZ

Les primo-accédants restent au centre de l'activité, représentant plus de la moitié des nouveaux crédits octroyés pour l'acquisition d'une résidence principale, selon une étude de la Banque de France relayée par Ouest-France. Depuis le 1er avril 2025, le prêt à taux zéro (PTZ) a été étendu à tous les logements neufs et à l'ensemble du territoire. Le dispositif permet de financer jusqu'à 50% du montant du crédit immobilier selon les ressources du ménage et la localisation du bien.

Pierre Chapon, cofondateur du courtier en ligne Pretto, a indiqué dans Les Echos que les courtiers constatent une hausse de 55% des demandes de PTZ par rapport à la même période en 2024. Cette augmentation accompagne un retour progressif des acheteurs sur le marché.

Les professionnels observent toutefois une certaine retenue des banques. L'observatoire CSA/Crédit Logement souligne également que le nombre de prêts accordés en avril demeure inférieur aux standards d'avant 2020. Malgré cela, les courtiers tels que Vousfinancer ont noté en mai une stabilisation, voire une légère diminution des taux pratiqués par certaines banques.